Gilles Deleuze
Difficile de ne pas parler de Gilles Deleuze lorsque l’on évoque les années 70/80 du siècle dernier.
À la fin de l’année 1969 – l’année décisive de sa rencontre avec Guattari –, Deleuze est nommé maître de conférences titulaire au sein du département de philosophie de la nouvelle université expérimentale de Vincennes, sortie de terre à l’automne 1968. Il prend la place de Michel Serres, qui quitte alors le campus. Si Deleuze a traversé Mai 68 dans la périphérie du mouvement, à Lyon, le voilà plongé à partir de l’année universitaire 1970-1971 au cœur du « réacteur ».
Ce microcosme, qui n’a rien de commun avec la tradition universitaire académique, est un vrai chaudron, situé en plein bois de Vincennes, à côté d’un champ de tir. Le ministère de la Défense a rétrocédé pour un temps limité à la Ville de Paris un terrain pour y bâtir en toute hâte une université expérimentale, ouverte dès la rentrée universitaire 1968-1969. Cette université nouvelle, Paris-VIII, sorte d’anti-Sorbonne, fait de la pluridisciplinarité sa religion, récuse les cursus traditionnels de préparation aux concours nationaux pour permettre l’épanouissement de ses capacités de recherche.
Gilles Deleuze est mort il y a 20 ans : il n’est toujours pas “post”, il est “néo” !
En novembre 1995, le philosophe se défenestrait. Comment est-il lu, compris aujourd’hui ? Pour David Lapoujade, qui vient d’établir l’édition d’un troisième volume posthume de Deleuze, sa pensée, même simplifiée, est si vivante qu’elle transforme notre manière de percevoir l’existence.
There are no comments