De l’industrie culturelle
Le terme « industrie culturelle » appartient de base au vocabulaire courant de la recherche en sociologie de la culture et des médias ou en sciences de la communication.
L’origine :
“Benjamin Walter situe le débat sur les transformations de la culture dans le cadre d’une réflexion sur les avancées techniques de son temps. À ses yeux, les techniques de reproduction ayant vu le jour dans la seconde partie du XIXe siècle, en particulier la photographie, ont des répercussions majeures sur le domaine de l’art et de la culture en général (Benjamin, 2000).
…l’œuvre même perd son unicité et son authenticité, son « aura »…
Jusqu’alors, la culture artistique se nourrissait d’œuvres uniques dont le public faisait l’expérience dans un espace-temps délimité par le pourtour même de l’œuvre, que ce soit une peinture, une œuvre musicale ou une pièce de théâtre. Or les techniques de reproduction contribuent à briser cette unité en dupliquant les œuvres, rendant suranné leur caractère unique.
Les plateformes numériques dans les industries culturelles:
Les nouveaux objets culturels sont d’emblée produits en masse et destinés à être expérimentés à plusieurs endroits et à plusieurs moments différents. Dans ce processus, l’œuvre même perd son unicité et son authenticité, son « aura » dit Benjamin.” (extrait de cairn.info/revue-reseaux-2011-2-page-125.htm)
De l’art financier
Le processus de duplication s’est accéléré de part Internet, de l’usage domestique des logiciels, de retouches de photographie et des imprimantes 3D. Nous vivons dans une ère où l’industrie culturelle vise l’opinion de masse consensuelle, la convention et la normalisation du goût. Artistes à la mode, oeuvres faciles, spectateurs ovins émoustillés à grand coups de sanctifications médiatiques, lieux spectaculaires, du 104 à la fondation Louis Vuitton. De l’énorme, du facile, du ludique, de l’infantilisant, il faut que l’art soit une fête, un grand cirque qui se consomme comme une série cablée, des galettes sans gluten, de l’aromathérapie ou des romans graphiques, comme ça en tas !
En clair de l’argent virtuel pour acheter des oeuvres immatérielles calculées par des ordinateurs.
Une époque où une statue inexistante, se vend à prix d’or! (Nouveau vecteur de blanchiment d’argent peut-être?). Un moment que l’Histoire ne retiendra surement pas où un logiciel est censé créer une oeuvre d’art… Un temps où la crypto-monnaie sert de transaction à l’achat de NTF. En clair de l’argent virtuel pour acheter des oeuvres immatérielles calculées par des ordinateurs.
Vous avez dit populisme ?
Le «culturel» contre la culture, donc. Avec cette évidence : l’heure n’est plus guère à la surprise artistique, sauf conditionnée. L’art populaire se doit d’être street art, récupéré par l’art politique de la Ville on expose dans les villes de banlieues des portraits gigantesques répondant aux diktats départementaux ou régionaux! Bravo les politiques et tout le monde applaudit.
…le macro sidère toujours le chaland
C’est grand c’est comme les tulipes de Koons ou les installations du 104 (le macro sidère toujours le chaland), c’est cool (on peut y aller avec les mômes) et surtout c’est social ( y a du vivant, des «vrais gens, c’est un réality show grandeur nature). Nos villes sont officiellement offertes aux tagueurs avec murs adaptés, de parfaits spots pour un spectacle de peinturlure en direct. Génial, on se gargarise? L’art contemporain est grand et l’artiste animateur est son prophète. Vous avez dit populisme ? (Michel Soudais.)
Artiste, c’est un métier.
La Création-recherche authentique! qu’est-ce donc?
C’est l’art fondé sur l’expérience artistique non racoleuse car trop d’éffets tuent l’effet! Nous parlons de l’art qui se fait dans le confinement de l’atelier sans souci de publicité complaisante, de celui qui se fait dans les plis dixit Deleuze de nos sociétés de plus en plus rêches et arides et ceci contrairement aux apparences. Nous parlons en consequence de l’art qui mobilise les mains d’artistes en relation directe avec les cerveaux, en quêtes de formes et de couleurs qui soient justes, qui ne soient ni commerciales, ni futiles ni bénignes !
En vertu de l’adage warholien voulant que ce qui n’est pas vu n’existe pas, cet art-là et ses agent.e.s subissent la double peine. Pas vu donc pas glosé et vice-versa.
Vous ne le trouverez pas dans vos revues sur papier recyclé ou glacé ni dans les publications spécialisées, qui ne fonctionnent qu’à l’échange monétaire/publicitaire. … En vertu de l’adage warholien voulant que ce qui n’est pas vu n’existe pas, cet art-là et ses agent.e.s subissent la double peine. Pas vu donc pas glosé et vice-versa.(Michel Soudais)
Et l’art qui a du sens existe t-il encore ?
Evidemment il existe et on le trouve là où on ne l’attend pas! Les clandestins de la culture sont des solitaires. Des collectifs d’artistes, comme l’association AAC (Ateliers d’Art Contemporain) qui à l’international provoque des rencontres artistiques d’où nait, de par le jeu plastique, une création d’essence politique tournée contre la pensée unique. Ce fonctionnement ne plait pas à l’institution !
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