Entre l’oralité et l’écriture : la trace

Entre l’oralité et l’écriture : la trace

Traces_Plaquette de Anne-Michelle VRILLET dite Mina _2015

Extraits des textes du catalogue Traces (2015) par Anne-Michelle Vrillet :

…. D’une génération bluffée par l’hyperréalisme américain et, en ayant acquis la technique, elle s,’est détachée du motif afin d’aller à l’essentiel de son sujet : de l’oralité à l’écriture. L’en commun de l’Humain, ses recherches l’ont conduite de l’Afrique en Asie en passant par l’Europe Centrale à la recherche des traces de l’évolution de l’Espèce et de l’élaboration de la pensée spirituelle. 

la recherche des traces de l’évolution de l’Espèce et de l’élaboration de la pensée spirituelle. 

La trace, la matière et le geste s’appuient sur la respiration. Si elle se laisse guider par le rythme de la gestuelle, l’essentiel reste tangible de par ses choix de pigments de minéraux et de l’utilisation de la cellulose.

Entre l’oralité est l’écriture s’intercale la trace.

La lecture de la trace se démarque de l’interprétation de signes textuels et iconographiques. Il est possible de ne pas réduire la lecture de traces à  un support qui aide à accéder à des formes supérieures de l’emploi des signes et de symboles et inversement, peut-on obtenir ce qui constitue un signe sur le modèle de la trace? Les traces doivent-elles leur existence à l’écriture aveugle de la causalité ou de la performances artistiques, des traces mise en scène?
il faut concevoir la réalité comme une variété de formes symboliques
Loin de la conception traditionnelle, l’époque moderne inclut de nouvelles significations, pour Saussure la valeur d’un signe naît seulement de par sa relation aux autres signes, pour Cassirer, il faut concevoir la réalité comme une variété de formes symboliques : il n’existe aucun accès au monde et au ,qui ne soit exempt de signes et qui ne dépende d’une interprétation.

 

Trace : étymologie latine vestigium ou en vieil allemand Spor : empreinte de pied ou spuren ;  suivre une piste.

L’activité afférente à la trace intervient évidemment après sa formation. Il est intéressant de se concentrer sur l’acceptation élémentaire du mot spur, la trace de pas ou la piste.

La trace ne révèle pas ce qui est absent,
mais l’absence même.

Parmis, les caractéristiques de la trace, on note son rappel à l’absence, le creux la visibilité de la trace ne révèle le manque de ce qu’il a engendré aussi elle ne révèle pas ce qui est absent, mais l’absence même. Il est toujours pour le lecteur de la trace nécessaire de lui définir dans son propre fonctionnement une attention ciblée. Physiquement la trace se présente sans signature, la trace fait partie du registre des choses. La relation entre ce qui cause la trace et la trace elle-même dit être pensée comme une relation de cause à effet, il ne s’agit pas de similitude (représentation) ni de convention (symbole). En effet, les traces ne se représentent pas, elles présentent, désignent quelque chose, elles ne parlent pas.

Dès qu’une trace est  mise en scène,
elle cesse d’en être une

Elles apparaissent uniquement par l’absence d’une forme effacée puis reconfigurée sous l’effet d’une ré-écriture. Tout ce qui est étranger à l’espace dans lequel il se meut, laisse des traces.

On ne construit pas une trace on la laisse.

Sans intention et effacer une trace est en laisser une.  Dès qu’une trace est  mise en scène, elle cesse d’en être une car ce n’est pas la  conscience mais la force et la matérialité de l’Etre qui forgent les traces.

On ne trouve pas les traces
on les fait naître en les interprétant.

Une chose n’est en aucun cas une trace mais pourtant elle est lue comme telle par le filtre des intérêts ciblés et une fine perception sélective de l’environnement. L’inplication du lecteur est primordial. On ne trouve pas les traces on les fait naître en les interprétant.
 
Elles laissent à voir une chose définitivement révolue, lors de la lecture c’est cette non simultanéité qui engendre deux temporalités :  passé et présent qui se croisent. Il en va de même entre le présent le futur comme dans la lecture de l’art divinatoire en lecture inversée des traces. Elles sont muettes, uniquement l’interprétation narrative du lecteur (récepteur) fait sens à partir de choses ou d’inscriptions.  Lors de la lecture, la matérialité se révèle être la condition de l’immatérialité et l’immanence la condition de la transcendance
 

Trace : définition du dictionnaire  :  “empreinte ou suite d’empreintes, de marques, que laisse le passage d’un être” ou d’un objet ou “ce qui subsiste d’une chose passée” et “encore en une très petite quantité perceptible”.

 

http://africultures.com/lecriture-face-a-loralite-dhier-a-aujourdhui-quel-impact-sur-la-vie-en-societe-8732/

 

 

 

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02068518/document
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