Traces

Traces

La trace, définition.

Entre l’oralité et l’écriture s’intercale la trace, sa lecture se démarque de l’interprétation de signes textuels et iconographiques. Est il possible de ne pas réduire la lecture de traces à un support qui aide à accéder à des formes supérieures de l’emploi des signes et de symboles et inversement, peut-on obtenir ce qui constitue un signe sur le modèle de la trace ?

Les traces doivent-elles leur existence à l’écriture aveugle de la causalité ou de performances artistiques, des traces mises en scène ?

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https://youtu.be/dGn7KnAxUT8

Les traces doivent-elles leur existence à l’écriture aveugle de la causalité ou de performances artistiques, des traces mises en scène ?

Loin de la conception traditionnelle, l’époque moderne inclut de nouvelles significations, pour Saussure la valeur d’un signe naît seulement de par sa relation aux autres signes, pour Cassirer, il faut concevoir la réalité comme une variété de formes symboliques : il n’existe aucun accès au monde et au réel qui ne soit exempt de signes et qui ne dépende d’une interprétation. 1

Trace, étymologie latine Vestigium ou vieil Allemand Spor: empreinte de pied ou spuren: suivre une piste. 1.

L’activité afférente à la trace intervient évidemment après sa formation. Il est intéressant de se concentrer sur l’acceptation élémentaire du mot spur, la trace de pas ou la piste.

Parmi les caractéristiques de la trace, on note son rappel à l’absence, le creux. La visibilité de la trace nous révèle le manque de ce qui l’a engendré aussi elle ne révèle pas ce qui est absent mais l’absence même.

La trace en creux, la trace en archéologie.

Il est, toujours pour le lecteur de la trace, necessaire de lui définir dans son propre fonctionnement une attention ciblée. Physiquement la trace se présente sans signature, la trace fait partie du registre des choses.

La relation entre ce qui cause la trace et la trace elle-même doit être pensée comme une relation de cause à effet, il ne s’agit pas de similitude (représentation) ni de convention (symbole). En effet les traces ne se représentent pas, elles présentent, désignent quelque chose, elles ne parlent pas.

Elles apparaissent uniquement par l’absence d’une forme effacée puis reconfigurée sous l’effet d’une réécriture. Tout ce qui est étranger à l’espace dans lequel il se meut, laisse des traces.

La relation entre ce qui cause la trace et la trace elle-même dit être pensée comme une relation de cause à effet…

On ne construit pas une trace on la laisse. Sans intention et effacer une trace est en laisser une. Dès qu’une trace est mise en scène elle cesse d’en être une car ce n’est pas la conscience mais la force et la matérialité de l’Etre qui forgent les traces.

Il s’agit d’un geste volontaire qui est peut-être une signature ou un autoportrait (son sens réel nous échappe). Ce dont nous sommes sûrs c’est qu’il ne peut nous laisser indifférents.
Par la suite, il semble que toutes les productions artistiques soient dépourvues de traces visibles de la main humaine. 

On ne trouve pas les traces on les fait naître en les interprétant.

Une chose n’est en aucun cas une trace mais pourtant elle est lue comme telle par le filtre des intérêts ciblés et une fine perception sélective de l’environnement. L’implication du lecteur est primordiale. On ne trouve pas les traces on les fait naître en les interprétant. Elles laissent à voir une chose définitivement révolue, lors de la lecture c’est cette non simultanéité qui engendre deux temporalités, passé et présent qui se croisent.

Il en va de même entre le présent et le futur comme dans la lecture de l’Art divinatoire en lecture inversée des traces. Elles sont muettes, uniquement l’interprétation narrative du lecteur (récepteur) fait sens à partir de choses ou d’inscriptions. Lors de la lecture, la matérialité se révèle être la condition de l’immatérialité et l’immanence la condition de la transcendance.

  1. Qu’est-ce donc qu’une trace, et quelle est sa fonction épistémologique ? État des lieu article : Sybille Krämer
exposition 2008 au Centre Pompidou
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